Territoires en miettes

J’aime parcourir une carte routière pour en faire un voyage tout autre, en transformant ce support chargé d’histoire(s) en une matière purement plastique, en une dentelle de papier qui laisse imaginer d’autres territoires.

La représentation du monde à travers une carte, une mappemonde, un portulan, une carte marine, a toujours été pour moi un moment privilégié de contemplation, d’exploration, de rêve et de poésie. Les noms de lieux y racontent tant d’histoires, des peuples venus de l’autre bout de notre terre aux activités humaines qui se sont développées, puis les légendes et animaux fabuleux qui habitent ces reliefs aux couleurs étonnantes.

« La carte était le laissez-passer de nos rêves »
Sylvain Tesson, Les chemins noirs.

Ce travail est construit à partir de cartes routières des années 1960, moment de grands changements dans le remaniement des territoires.
Je cherche à faire émerger plastiquement d’autres sensations et d’autres repères, en conservant un réseau structurant apporté par les axes routiers principaux. Un nouveau “tissu” se crée, en résonance avec le tissu sanguin vu au microscope.
Un dialogue entre l’humain et le territoire qu’il fait vivre et évoluer se manifeste alors au regard.


Carte Michelin entièrement découpée au scalpel.